les Musées de l’armée de Terre

 

« Un musée d’art lègue la beauté, les musées de l’armée de Terre fédèrent et contribuent à l’esprit de corps. » C’est ainsi que le délégué au patrimoine de l’armée de Terre (DELPAT), le général Lionel Lenfant, résume le rôle premier des musées de notre institution. Ils sont l’incarnation de l’histoire et des traditions de la Défense. Suivez le guide.

 

Musées de France : Trois sites sont actuellement estampillés « Musée de France » : la Légion étrangère, les Troupes de marine et l’Artillerie. Cette appellation est attribuée sous certains critères aux musées d’intérêt patrimonial national.

 

Sources : TIM n° 246 — juillet-août 2013

 

Entrez dans l’histoire

 

Garants des traditions militaires, les musées sont la vitrine des cultures d’armes qui ont façonné l’armée de Terre. 15 musées sont répartis sur le territoire national, parmi lesquels des musées d’armes (Légion étrangère, troupes de marine, artillerie, transmissions, etc.), des musées d’écoles ou de formation initiale (sous-officier, officiers, anciens enfants de troupe…) et des musées de spécialités ou interarmes (troupes aéroportées, blindés). « Les musées ont trois fonctions essentielles, explique le général Lionel Lenfant. Ils sont d’abord tournés vers l’Institution. Ils fédèrent nos jeunes engagés autour d’une histoire commune et permettent aux “plus anciens” de se ressourcer. Ils participent à la cohésion du groupe. Les musées sont aussi tournés vers la Nation, c’est le devoir de mémoire. »

 

Le troisième effet, non négligeable, est celui de la découverte par le grand public du milieu militaire : les musées sont une vitrine de l’armée de Terre. « Sur les 270 000 visiteurs annuels, des enfants peuvent se découvrir une vocation pour la Défense et, qui sait, peut-être un jour devenir militaire. »

 

Les collections doivent être accessibles à tous et le musée doit contribuer aux progrès de la connaissance et de la recherche. « Cette appellation rend possible les échanges et les mises en dépôt d’oeuvres. Le musée jouit alors d’une reconnaissance du ministère de la Culture et ses collections deviennent incessibles et inaliénables », précise le général Lenfant. « D’autres sont candidats à l’obtention de cette reconnaissance : c’est le cas du musée des transmissions ou du génie. » Depuis une dizaine d’années, une politique d’ouverture au public est menée et de nombreux musées ont entrepris des travaux permettant aux visiteurs d’y accéder sans franchir les barrières des bases militaires.

3/ Musée du Sous-officier : « L’héritage des parrains »


À Saint-Maixent-l’École, le musée du sous-officier tient une place importante. Les visiteurs, civils ou militaires, s’imprègnent de l’histoire de l’armée de Terre à travers le parcours de sous-officiers exemplaires.

 

Le musée du sous-officier est un outil de formation morale, d’acculturation et d’approfondissement en histoire militaire. Il perpétue la mémoire de ceux qui sont morts sur le champ de bataille, les traditions et le souvenir », déclare le lieutenant-colonel Gérald Souprayen, conservateur du musée. Situé au cœur de Saint-Maixent-l’École, ville marquée par 136 années de présence militaire, il a accueilli plus de 235 000 visiteurs depuis sa création en 1986.

 

Salle des reliquaires : Le musée est en outre un véritable sanctuaire. La visite de la salle des reliquaires est un rite de passage pour les élèves de l’École nationale des sous-officiers d’active (ENSOA). Ici, le musée rend hommage à tous les parrains de promotion en exposant, pour chacun d’entre eux, des objets symboliques (bérets, insignes, médailles, etc.). « C’est le seul endroit au monde où il y a autant d’objets provenant d’opérations extérieures. On y trouve des reliquaires d’anciens combattants de la guerre de Corée ou d’autres encore chargés d’émotion et d’histoire comme le chapeau de brousse tâché de sang du sergent-chef Cortadellas, tué au Tchad et qui a donné son nom à la 46ème promotion », précise l’adjudant Gwenaël Berre, adjoint au conservateur. « C’est le musée de la maison mère. Il symbolise l’enracinement. C’est dans ce lieu que s’affirme l’engagement du sous-officier », ajoute le LCL Souprayen.

 

Coordonnées : Musée du sous-officier- ENSOA - Quartier Marchand - 79404 SAINT MAIXENT l'école Cedex - Tél : 05 49 76 85 30 - musee.ensoa@terre-net.defense.gouv.fr

4/ Musée de l’ALAT : « Des racines et des pales »


Le musée de l’aviation légère de l’armée de Terre (ALAT) et de l’hélicoptère se situe à Dax, au sein de l’école de l’ALAT. Animé par une équipe de militaires et des bénévoles de l’association des amis du musée (AAMALAT), il propose une approche historique et technique des nombreuses machines exposées.

 

Le musée de l’aviation légère de l’armée de Terre (ALAT) et de l’hélicoptère de Dax abrite une collection d’hélicoptères militaires et civils, français et étrangers, sans équivalent en Europe et plus de 30 aéronefs en parfait état ainsi que de nombreux objets.

 

Certaines pièces exposées sont extrêmement rares, voire uniques comme l’avion d’observation Morane Saulnier 505 classé monument historique. Ce lieu est un musée consacré à la fois à l’Histoire et aux techniques. À travers le patrimoine conservé ici, le visiteur mesure la somme des progrès technologiques qui ont rendu possible le vol vertical et peut aussi toucher du doigt le fonctionnement d’un hélicoptère.

 

Opérations culturelles : Le musée est aussi l’un des vecteurs de la formation des jeunes pilotes (issus des trois armées et de la gendarmerie, voire d’armées étrangères) et de tous les stagiaires de passage à Dax. Il est systématiquement présenté lors des journées Défense et citoyenneté. Il contribue par ailleurs aux grandes opérations du ministère de la Culture que sont la Nuit des musées et les Journées européennes du patrimoine. Lieu vivant d’échange entre les Français et leur armée, ce musée a été identifié comme « débordant » du strict domaine militaire. Il espère ainsi obtenir l’appellation « musée de France » à l’horizon 2014-2015 et augmenter sa superficie, ce qui lui permettrait de présenter une partie des nombreuses machines abritées dans ses réserves.

 

Coordonnées : Musée de l’ALAT - 58 avenue de l’aérodrome - 40100 DAX - Tél : 05 58 74 66 19 - aamalat@wanadoo.fr

5/ Musée des Parachutistes : « Un saut dans le passé »

Développé à partir de l’ancienne salle d’honneur des parachutistes, le musée présente aux jeunes générations, l’histoire des troupes aéroportées françaises au moyen d’une mise en scène attractive.

 

Le bruit du moteur est puissant mais rien ne bouge. Une imposante pièce d’un aéronef, le réacteur avec son train d’atterrissage, occupe tout l’espace et chaque partie est éclairée au rythme des explications. Le visiteur est accueilli au musée des parachutistes par un intéressant jeu de son et lumière. Ensuite, cinq thèmes illustrés par des vidéos, de la création du parachute aux opérations extérieures, ponctuent la visite. La mise en scène est soignée. Des mannequins équipés, des armes, des parachutes et des véhicules sur fond de grandes photos illustrent la visite. En fin de parcours, les différents savoir-faire des parachutistes sont présentés. Le musée participe à des événements culturels (Journée européenne du patrimoine et Nuit des musées) et organise des conférences publiques ainsi que des activités éducatives.

 

Coordonnées : Musée des Parachutistes - Avenue des Martyrs du Pont Long - 64000 PAU - Tél : 05 59 40 49 19 - accueil@museedesparas.com

6/ Musée de la Légion étrangère : « Legio patrimonium nostra »

 

À Aubagne, au sein du 1er régiment étranger, la Légion étrangère s’est offert un musée flambant neuf, inauguré le 30 avril dernier par le ministre de la Défense.

 

Il fallait donner aux traditions de la Légion étrangère un écrin modernisé », explique le capitaine Géraud Seznec, conservateur du musée. Inauguré le 30 avril 2013, le jour du 150ème anniversaire de la bataille de Camerone, le musée de la Légion étrangère a fait peau neuve. « Un bâtiment de 1 200 m² a été construit. L’ancienne partie a, quant à elle, été rénovée. Nous avons mis en œuvre une muséographie à la fois moderne, innovante, esthétique, conviviale et pédagogique », ajoute-t-il. Le site accueillera à l’automne prochain le visiteur dans ses 2 000 m² et l’emmènera dans un parcours repensé. Les objets (mannequins, uniformes, tableaux, armes…) sont présentés sur des murs épurés. La scénographie aérée apporte un véritable confort visuel. La première salle est consacrée à la Légion vue par le grand public. Le vinyle de « Mon légionnaire » d’Édith Piaf, la BD de Mickey à la Légion ou l’affiche du film Les deux légionnaires avec les acteurs Laurel et Hardy sont autant d’objets insolites présentés ici. Le visiteur est ensuite invité à aller au-delà du mythe, en découvrant le quotidien du légionnaire au sein d’un parcours chronologique de 1831 à nos jours.

 

Le musée fait aussi la part belle au multimédia. Une animation vidéo projetée au sol restitue chaque étape de la bataille de Camerone au Mexique et renseigne sur la tactique militaire engagée il y a 150 ans. Enfin, une salle est dédiée aux expositions temporaires. « Le parcours s’achève par la salle d’honneur et la crypte, espace mémorial occupant une place particulière dans la vie de chaque légionnaire », souligne le conservateur. La main du capitaine Danjou, héros de Camerone et relique suprême de la Légion, y est conservée.

 

Lien Légion-nation : Ce musée a une double vocation : forger la cohésion des jeunes légionnaires issus de 150 pays différents en leur donnant une même histoire et des repères communs, mais aussi faire connaître au grand public cette troupe d’exception. Des ateliers accueillent les scolaires et permettent la découverte du patrimoine Légion, mais également la vie des soldats en opérations. Une boutique proposera des souvenirs, des ouvrages et le fameux vin de Puyloubier. Ce dernier est produit par d’anciens légionnaires et sa vente participe au financement de l’Entraide légionnaire. « La vie du légionnaire commence et s’achève au musée. C’est dans la salle d’honneur du musée que le légionnaire reçoit son premier contrat. C’est par une visite du musée qu’il clôt son instruction initiale avant de rejoindre son régiment. C’est, enfin, au musée qu’a lieu la remise de son certificat de bonne conduite, avant qu’il ne quitte les rangs de la Légion étrangère », insiste le général de division Christophe de Saint-Chamas, commandant la Légion étrangère.

 

Coordonnées : Musée de la Légion Étrangère - Route de la Thuilière - 13400 Aubagne - Tél : 04 42 18 12 41 - museelegionetrangere@hotmail.com

7/ Musée des Troupes de marine : « Ancré dans l’histoire »


À Fréjus, le musée des troupes de marine, estampillé musée de France, retrace quatre siècles d’existence des troupes de marine, de leurs origines maritimes aux opérations extérieures (OPEX) d’aujourd’hui.

 

La visite commence par les origines de l’arme, étroitement liées à l’expansion française en outre-mer. Les troupes de marine sont créées au XVIIème siècle. Embarquées à bord des navires, elles permettaient à la France d’explorer, occuper, mettre en valeur et défendre les territoires nouvellement conquis. Depuis quatre siècles d’existence, les coloniaux ont parcouru de nombreuses terres à travers le monde. Un espace est dédié à chacun d’entre eux au sein des collections du musée. Le visiteur voyage alors d’une époque et d’un continent à l’autre. Il découvre les grands faits d’arme, notamment la célèbre bataille de Bazeilles où la division bleue s’est illustrée. Plus qu’un simple musée, c’est un véritable lieu de mémoire dédié aux 400 000 soldats des troupes de marine morts pour la France. Le bâtiment abrite une crypte contenant notamment les reliques du Marsouin inconnu de la division bleue. Sur un mur de marbre, on peut lire les noms de batailles attribuées depuis deux siècles aux drapeaux et étendards des troupes coloniales et de marine. L’ancre d’or, symbole de l’arme, fait face à ce sanctuaire. Marsouin ou Bigor, tout militaire servant à la coloniale se recueille dans ce lieu lors des cérémonies.

 

Volonté d’ouverture : Le site est organisé en deux espaces. Des expositions temporaires sont présentées au rez-de-chaussée, alors que l’étage présente l’histoire chronologique des troupes de marine. L’association des anciens du musée a contribué à sa rénovation. Les 2 000 m² qu’occupe le musée satisferont autant le civil féru d’histoire que le militaire. Accueil des étudiants, organisation de journée d’études et de colloques, publication d’ouvrages, la volonté d’ouverture est forte. « Il faut garder vivante la mémoire de l’arme, et mettre en valeur son patrimoine, explique le capitaine Eric Warnant, conservateur du musée des troupes de marine. Le musée est gratuit et accessible à tous. Des visites sont même organisées pour les plus jeunes et il accueille annuellement 16 000 personnes. »

 

Coordonnées : Musée des Troupes de marine - Route de Bagnols - BP 94 - 83608 FREJUS Cedex - Tél : 04 94 40 81 75 - museetdm@wanadoo.fr

8/ Musée de l’Artillerie : « Canons de beauté »


Visite guidée du nouveau musée de l’artillerie dont la façade a été imaginée par l’architecte français Rudy Ricciotti.

 

Le musée de l’artillerie, implanté aux écoles de Draguignan, soigne sa devanture. Une imposante passerelle au design recherché, imaginée par le célèbre architecte Rudy Ricciotti, permet un accès direct depuis l’extérieur. La passerelle offre un espace de 900 m² où des pièces majeures seront exposées. En parallèle, le musée a subi une restructuration et de nombreux objets et canons ont été restaurés. Il faut souligner le travail accompli par le conservateur et son équipe dynamique qui ont su mener ce projet à bien, avec l’aide précieuse de l’association des amis du musée de l’artillerie de Draguignan.

 

Histoire de l’arme : « Le musée reçoit annuellement quelque 20 000 visiteurs, attirés par la richesse de ses collections, mais aussi par un programme diversifié d’expositions temporaires et d’animations culturelles », explique le lieutenant-colonel Philippe Guyot, conservateur du musée de l’artillerie. De magnifiques canons du XVème au XXème siècle sont exposés, mais pas seulement. L’environnement de l’artilleur (les munitions, les tenues, le quotidien du soldat), fait l’objet d’une attention toute particulière. « À travers l’histoire de l’évolution des techniques de l’artillerie, c’est l’histoire de la France que nous voyons se dérouler sous nos yeux », résume le lieutenant-colonel Guyot.

 

Coordonnées : Musée de l'Artillerie - Quartier Bonaparte - Avenue de la Grande Armée - BP 400 - 83007 DRAGUIGNAN Cx - Tél : 04 83 08 13 85  ou  13 86 - musee.artillerie@worldonline.fr

9/ Musée des Troupes de montagne : « Gravé dans la roche »


Dans un cadre privilégié, le musée des troupes de montagne s’appuie sur une muséographie résolument moderne et dynamique.

 

Ouvert fin 2009 dans le fort de Bastille à Grenoble, le musée des troupes de montagne présente une rétrospective de l’histoire de cette spécialité. Le parcours se fait accompagné d’un audio guide et alterne séquences vidéos et explications vivantes et animées face à des dioramas. Les différents niveaux de lecture proposés placent l’exposition à la portée de tous les publics. Les visiteurs découvrent ainsi des pièces et objets d’exception susceptibles de ravir passionnés et amateurs. Une scénographie réaliste immerge totalement le visiteur dans l’épopée des soldats de montagne, grâce à la reconstitution de scènes poignantes à échelle réelle, telle une tranchée de la première guerre mondiale. Non loin, le mémorial dédié aux soldats de montagne rappelle que l’histoire de ces hommes est étroitement liée à celle de la ville. Un endroit inédit à découvrir très vite.

 

Coordonnées : Site sommital du fort de la Bastille à Grenoble (38) - Tél : 04 76 00 92 25 - mtm.bastille@gmail.com

10/ Musée des Enfants de troupe : « Une jeunesse aux boutons dorés »


À Autun, le musée des enfants de troupe perpétue la mémoire des écoles militaires préparatoires. Abrité dans la crypte du lycée de la Défense, il n’aurait sans doute jamais vu le jour sans la pugnacité des membres de l’association nationale des anciens enfants de troupe (AET).

 

Aux âmes bien nées, la valeur n’attend pas le nombre des années. » Ce vers, les enfants de troupe auraient pu l’emprunter à Pierre Corneille pour en faire leur devise. Des petits tambours fils de troupiers sous Louis XV aux élèves des lycées militaires modernes, le musée d’Autun met ces minots à l’honneur. « Beaucoup de jeunes du lycée militaire et de toute la région viennent en visite ici. Cela contribue à rendre cette mémoire des AET très vivante », analyse Francis Guerrier, enfant de troupe à Autun de 1960 à 1969.

 

Reconstitution : Le capitaine (R) Bernard Ducher, conservateur du musée, balaie d’un regard la crypte où se trouve l’essentiel des pièces du musée. On y découvre la reconstitution d’une chambrée et d’une classe telles qu’elles existaient en 1950. Tout l’attirail de l’enfant de troupe est réuni ici. Après rénovation, le musée s’est aussi enrichi en 2011 de nombreux documents iconographiques et d’une salle de projection. Un espace particulier est réservé aux élèves qui participèrent, malgré leur jeune âge, à des actes de résistance sur tout le territoire.

 

Coordonnées : 3 rue Gaston Joliet - BP 136 - 71404 AUTUN - Tél : 03 85 86 55 37

11/ Musée du Train et des équipages militaires : « Sur une idée de Napoléon »


Le musée du train et des équipages militaires est la mémoire de l’arme. Des campagnes napoléoniennes au théâtre afghan, le musée retrace l’histoire du train et de la France dans toutes ses opérations militaires depuis deux siècles.

 

Au cœur des écoles militaires de Bourges (EMB), le musée du train et des équipages militaires s’ouvre au grand public à de nombreuses occasions. Il est le gardien de la mémoire de l’arme et d’une partie de l’histoire de France. Le train a en effet participé à toutes les opérations militaires du pays depuis sa création en 1807. Le musée est organisé par périodes et se lit donc comme une frise historique.

 

La visite commence d’ailleurs par l’acte de création des premiers bataillons des équipages des transports militaires, signé de la main de Napoléon. « Depuis le début des campagnes impériales, c’étaient des entreprises privées qui acheminaient nourriture, bétail et fourrage », explique le major Brigitte Jeanselme, conservatrice adjointe au musée des EMB. Le train des équipages militaires remplace alors ces hommes désarmés et incapables de suivre une troupe dont la force réside dans sa vitesse de déplacement.

 

D’une guerre à l’autre : De salle en salle, les époques s’enchaînent et, avec elles, leur cortège de conflits et de faits de gloire pour les régiments du train. « C’est le fantassin et le tringlot, avec ses mulets, qui ont conquis l’Algérie », affirmait le général Bugeaud, chargé de la pacification algérienne. Le musée fait donc la part belle au XIXème siècle et à ses guerres coloniales. Le visiteur se replonge ensuite au cœur de la première guerre mondiale avec la célèbre Voie Sacrée qui reliait Bar-le-Duc à Verdun en 1916 alors que la bataille faisait rage. Viennent ensuite la seconde guerre mondiale puis les guerres de décolonisation, Indochine en tête. La dernière salle consacrée aux opérations extérieures s’achève sur le théâtre afghan.

 

Coordonnées : Musée du Matériel - Écoles militaires de Bourges - BP 50709 - 18016 BOURGES Cedex- Tél : 02 48 68 74 39 - museedutrain.emb@terre-net.defense.gouv.fr

 

12/ Musée du Matériel et de la maintenance : « Les rouages du passé »

 

À Bourges, le musée du matériel et de la maintenance a un rôle particulier. C’est un outil pédagogique pour les élèves de l’école, et une source d’informations pour le personnel de l’armée de Terre.

                

Lorsqu’on arrive à l’école du matériel de Bourges, l’une des étapes obligatoires est la visite du musée. C’est un passage qui développe le sentiment et la fierté d’appartenance à l’arme du matériel. » Officier en formation, le lieutenant Paul de Beaufort a eu droit, comme tout le monde, au détour par le musée du matériel et de la maintenance. L’établissement, créé en 1997, retrace l’histoire de l’arme depuis le Moyen-âge jusqu’à nos jours.

 

Organisé autour des grandes époques du matériel et de la maintenance, le musée met en valeur des savoir-faire anciens, de l’entretien des armes de jets ou des bouches-à-feux des armées de la Renaissance aux techniques récentes liées à l’introduction de l’électronique dans les armements. Des armes anciennes des XVIIIème et XIXème siècles côtoient des éléments techniques plus récents comme l’armoire électronique de contrôle du missile nucléaire Pluton, élément de la dissuasion nucléaire française entre 1960 et 1980. Au milieu de la grande salle du musée est exposée une pièce digne d’intérêt : un canon de 75, modèle 1897, fondu en 1940. C’est ce canon qui, le 1er février 1967, transporta la dépouille du maréchal Juin aux Invalides lors de ses obsèques nationales.

 

Travaux et visites libres : « Le musée du matériel a certes un rôle mémoriel, mais, depuis quelques années, nous avons développé ses atouts pédagogiques », explique le commandant Jean-Loÿs Récamier, conservateur des musées des écoles militaires de Bourges (EMB). Les élèves en formation technique ont ainsi l’occasion de visiter librement le musée dès leur arrivée au sein des EMB. Les élèves-officiers réalisent des travaux en liaison avec le musée.

 

La bibliothèque constitue pour ces derniers une ressource attractive de données, avec près de 20 000 ouvrages répertoriés. Elle s’avère également utile pour le personnel de l’armée de Terre, notamment les techniciens de la maintenance. « Nous avons été contactés en 2007 par l’un des adjoints au commissaire d’une exposition consacrée à l’éventail à caractère militaire. En effet, ceux-ci arboraient une iconographie très riche présentant des matériels militaires de la première guerre mondiale, qu’il fallait nommer, raconte le CDT Récamier. Nous avons alors procédé à un véritable travail d’identification des matériels présentés sur ces objets devant être exposés en France, mais aussi à l’étranger. » Une anecdote qui illustre bien la manière dont le musée met en pratique la devise de l’école du matériel : « Bien apprendre pour mieux servir. »

 

Coordonnées : Musée du Matériel - Écoles militaires de Bourges - BP 50709 - 18016 BOURGES Cedex- Tél : 02 48 68 74 39 - museedumateriel.emb@terre-net.defense.gouv.fr

13/ Le musée de l’Infanterie : Le musée de l’infanterie était, jusqu’en 2009, implanté au sein de l’école d’application de l’infanterie à Montpellier. Suite au déménagement de l’école à Draguignan, la collection d’objets du musée a été mise en réserve.

 

Un projet de réinstallation à Neuf-Brisach en Alsace, ville Vauban inscrite en juillet 2012 par l’Unesco au titre des biens culturels du patrimoine mondial, est en cours d’étude avec les collectivités territoriales. Cette étude sera présentée aux collectivités en septembre 2013 et devrait permettre de répondre aux questions fondamentales : quel type de musée veut-on réaliser ? Dans quels locaux ? Quel budget devra être affecté à l’opération ? Parallèlement, la DELPAT poursuit un important travail sur les collections qui devraient recevoir dans les prochaines années l’appellation « musée de France ». 10 000 objets (textiles, tenues, emblèmes, armement, transmissions et matériels de protection, sculptures…) sont actuellement disponibles, issus d’anciens musées, des salles d’honneurs des unités dissoutes, de donations de particuliers ou encore d’acquisitions réalisées par l’association des amis du musée de l’infanterie. Un concours d’architecture sera lancé en 2014. Le chantier est prévu en 06-2017, pour aboutir à l’inauguration du futur établissement fin 2017 - début 2018.

 

Coordonnées : Musée de l’Infanterie – EAI - Avenue Lepic - 34274 MONTPELLIER Cx 3 - Tél : 04 67 16 50 49

14/ Musée des Transmissions : « Transmission du savoir »

 

Bienvenue dans le plus scientifique des musées de l’armée de Terre, l’espace Ferrié, ouvert en 2005 à Cesson-Cévigné, près de Rennes. Le musée s’appelle « espace Ferrié » en hommage au général Gustave Ferrié. Ce lieu est consacré en grande partie à cet illustre scientifique dont les recherches ont eu des implications dans le domaine des télécommunications civiles et militaires, explique le capitaine Valérie Caniart, conservateur du musée. Pionnier des transmissions militaires et de la télégraphie sans fil, Gustave Ferrié a été un acteur majeur dans le développement de ces technologies. » La communication est ici à l’honneur.

 

Des origines de la correspondance aux moyens modernes de transmission, des pigeons voyageurs à la numérisation de l’espace de bataille, d’un étage à l’autre, tout est passé en revue. Un espace est dédié à la cryptologie, dans lequel la célèbre machine allemande Enigma1 est entreposée. « L’homme a toujours essayé de dissimuler sa correspondance à ses adversaires. Il a, depuis l’Antiquité, utilisé des procédés de plus en plus ingénieux », précise le capitaine.

 

Disséminés ça et là dans le musée, des télévisions, des enregistrements sonores ou des ordinateurs permettent au visiteur de s’imprégner et de comprendre toutes les techniques liées aux transmissions.

 

Traditions : Les stagiaires de l’école des transmissions le visitent durant leur scolarité. Des cérémonies s’y déroulent, notamment pendant la Saint-Gabriel. Le musée des transmissions est véritablement un lieu de traditions. L’espace Ferrié s’ouvre aussi aux civils en réalisant régulièrement des expositions temporaires. Pour les scolaires, des dossiers ont été réalisés et des interventions sont effectuées par des spécialistes sous la forme de visites guidées et d’ateliers de manipulation interactive. Ce musée ravira les amoureux de la science, les curieux, les passionnés d’histoire, mais également les militaires désireux d’approfondir leurs connaissances de l’arme des transmissions.

 

Coordonnées : Musée des Transmissions (Espace Ferrié) - 6 avenue de la Boulais - 35510 CESSON Sévigné - Tél : 02 99 84 32 43

15/ Musée du Génie : « Histoire de l’Art »

 

Implanté à Angers et ouvert au public depuis quatre ans, le musée du génie est un lieu avant tout moderne. Il offre aux 12 000 visiteurs annuels une approche pédagogique et interactive pour mieux comprendre le domaine d’action des hommes et des femmes du génie.

 

Au premier abord, le bâtiment étonne par son architecture discrète qui tranche avec le traditionnel et imposant trio de bâtiments du quartier de l’école du génie. Une cohabitation architecturale plutôt réussie, sachant que plus d’un siècle sépare la construction des deux édifices. Mais ne vous fiez pas à la sobriété extérieure du musée du génie. Conçu pour présenter l’histoire et le patrimoine de l’arme, sa modernité lui permet de jouer avec les espaces de présentation et la multiplicité des supports pédagogiques. À commencer par le « sas d’imprégnation », sorte d’antichambre illuminée par des écrans où se mêlent films et photographies.

 

Reconstitution : Une fois imprégnés de la sape, vous accédez à une galerie chronologique très documentée, présentant l’histoire du génie en relation avec les événements majeurs et les évolutions ayant façonné les paysages, l’identité et la culture de la France. Vous passez ensuite dans une pièce thématique, où les missions traditionnelles du génie (combattre, construire et secourir) livrent tous leurs secrets. Enfin, un espace contemporain vous permet de comprendre l’emploi de l’arme aujourd’hui. La collection du musée présente des pièces majeures d’époque (tableaux, uniformes, registres) et de minutieuses maquettes anciennes ou reconstituées. Le point fort du musée réside surtout dans le travail magistral de sonorisation, de vidéo et d’animation (parfois même en 3D) afin de faire comprendre à tous le rôle capital du génie dans les conflits armés d’hier et d’aujourd’hui.

 

Coordonnées : Musée du Génie - 106 rue Eblé - 49000 ANGERS - Tél : 02 41 24 83 16 - contact@musee-du-genie-angers.fr