1/ Journées de la Cavalerie 2012

a) Colloque

Les Journées de la Cavalerie, organisées les 12 et 13 octobre derniers, ont été cette année l’occasion de commémorer le 70ème anniversaire de la création de l’Arme Blindée et Cavalerie.

 

Le décret de création, signé le 24 novembre 1942, marque une étape importante dans l’histoire de cette arme nouvelle, héritière à la fois des compagnies d’ordonnance de Charles VII et des chars de combat créés au cours de la Première Guerre mondiale. Mais si cette étape reste importante, est-il pertinent pour autant de parler de rupture ? Au-delà des changements de matériels et d’organisation, n’existe-t-il pas plutôt une réelle continuité dans l’histoire de l’arme ?

 

C’est pour répondre à ces questions, que l’école de cavalerie et l’UNABCC ont profité de l’occasion qu’il leur été donnée pour organiser un colloque le 12 octobre à l’école militaire. Tirant quelques enseignements du passé, il a permis de débattre sur les capacités opérationnelles attendues dans les engagements du siècle présent.

 

Après une introduction prononcée par le général Sainte-Claire Deville, commandant les écoles militaires de Saumur et l’école de cavalerie, la matinée, présidée par le général (2S) Hubin, a été consacrée à une étude historique sur l’évolution de la cavalerie de 1870 à la fin de la Guerre Froide.

 

Une première intervention du colonel Noulens, cadre-professeur à l’école de guerre, a brossé un tableau de l’évolution de l’organisation et de l’emploi de la cavalerie de 1870 à 1917. Les tâtonnements qui caractérisèrent cette période aboutirent à la constitution d’une cavalerie faite pour l’exploration et la sureté mais qui fut mal employée en 1914. Le cheval n’ayant plus sa place dans la guerre de tranchées qui s’ouvrit alors, la cavalerie se tourna alors vers les automitrailleuses qui lui furent rattachées en 1916. Bon nombre d’officiers de cavalerie quittèrent alors leur arme pour rejoindre l’aviation ou les chars de combat lors de l’apparition de ces derniers.

 

L’intervention du lieutenant-colonel Gué, chercheur au service historique de la Défense, a ensuite permis de mieux comprendre, comment ces chars de combat, considérés tout d’abord comme de l’artillerie d’assaut avaient pu évoluer avec l’apparition du FT 17, tant dans leur conception que dans leur emploi.

 

Le colonel (er) Saint Martin a ensuite montré comment l’évolution technique et tactique des engins en France avait abouti, après la malheureuse campagne de 1940, à la création de l’ABC. Avec une nouvelle organisation et des matériels modernes, les cavaliers purent perpétuer les missions traditionnelles, non seulement de reconnaissance et de couverture mais également de combat en liaison avec les autres armes.

 

Face aux conflits de décolonisation, l’ABC dut encore une fois s’adapter à un nouveau style de combat. Le général (2S) Préaud témoigna de son expérience indochinoise et, notamment de sa participation à la bataille de Dien Bien Phu au cours d’une intervention chargée d’émotion.

 

Le conflit algérien, autre page douloureuse, fut évoqué par le général (2S) de La Presle qui prolongea son témoignage par une évocation de l’ABC au cours de la Guerre Froide. Ce conflit, qui n’eut jamais lieu, fut cependant remporté par le camp occidental.  

 

Le sujet abordé au cours de l’après-midi portait sur la permanence et l’actualité. Sous la direction du général (2S) Desportes, des témoignages ont tout d’abord permis de mieux cerner quelle était la place de l’ABC dans l’armée de Terre d’aujourd’hui.

 

Le colonel Hintzy témoigna de son expérience à la tête du 12ème RC lors de l’opération Licorne. Le lieutenant-colonel de Montenon, fit, quant à lui un point précis sur l’ABC dans les forces spéciales. Enfin, le capitaine Flore, a présenté l’action qui a été la sienne à la tête de son escadron du 4ème RCh en Afghanistan.

 

La dernière partie du colloque couvrait les questions de concepts et de doctrine d’emploi de la cavalerie aujourd’hui. Le général de division Yakovleff, de l’état-major OTAN de Allied Joint Force Command (JFC) de Brunssum, puis le colonel Lemaire, directeur des études et de la prospective à l’école de cavalerie, ont fait un point très complet des évolutions doctrinales de l’arme. Enfin, messieurs P. Chassillan de Panhard et C. Maisonneuve de Renault Truck ont apporté la vision des industriels en matière d’équipement futur. Dans une dernière intervention, Monsieur J. Guisnel, journaliste spécialiste des questions de défense, a apporté sa vision de la question sur la place d’une arme blindée au sein des armées en 2012.

 

Dans son discours de clôture, le général d’armée Ract-Madoux, chef d’état-major de l’armée de Terre, s’est félicité de l’initiative de l’UNABCC. Il a rappelé que la cavalerie est une arme ancienne qui a connu depuis la guerre de 1870 une évolution considérable pour devenir Arme blindée et cavalerie en novembre 1942. Depuis cette date, cette arme n’a cessé de remplir ses missions traditionnelles sur tous les théâtres avec une très vaste gamme de matériels. Le CEMAT a également insisté sur le fait que l’ABC avait su trouver sa place dans une armée de Terre qui a évolué très rapidement et de façon radicale depuis la fin de la Guerre Froide. Les récentes opérations extérieures l’ont montré avec éclat.

 

Ce colloque a permis de montrer que les cavaliers de 2012, héritiers de plus de près de cinq siècles d’histoire, ont le regard tourné vers l’avenir et qu’ils ont su maintenir leur aptitude à remplir leurs missions traditionnelles de renseignement, de couverture et de combat.

 

Colonel NOULENS

Ecole de Guerre

Crédit photos : Major Souplet (UNABCC)

b) Messe de la cavalerie - Prise d'armes

Crédit photos : Major Souplet (UNABCC)

Crédit photos : Philippe d'Agostino (EMS / EC)

2/ Commémoration des Chars de combat 2012

Le mot du général MAILLARD (FDCC)
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Historique en images
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